Yugioh: Falsebound Kingdom
Et nous voilà repartis pour un tour...
Après l'aventure de Duelists of the Roses, je pensais en avoir fini avec les jeux Yu-Gi-Oh. Non seulement en reparler ici aurait été très ennuyant (car j'aurais repris exactement les mêmes critiques que pour le test précédent), mais en plus les autres jeux basés sur cette license ne sont pas des horribles daubes. Ce ne sont pas des bons jeux, loin de là, mais des trucs genre Sacred Cards (fini en 2 jours) ou Championship 2004 (= World Wide Edition avec un ordi qui triche) ne sont que inoffensivement médiocres, et ainsi peu mémorables.
On me proposa néanmoins de me faire essayer "Falsebound Kingdom", la fameuse adaptation GameCube de la license. Un peu comme Batman se rendant progressivement compte que le parapluie laissé sur le lieu du crime appartient BEL ET BIEN au pingouin, j'observai peu à peu tous les signes norgiques converger sur ce jeu: D'abord, il était sensé être "original", ne se basant plus sur les cartes mais sur un système "innovant" (comprenez ici innovant comme mega pourri); ensuite, il est sorti en douce sans aucune fanfare, ce qui laisse toujours présager le pire. Finalement, les photos d'écran sensées vendre la chose étaient vraiment minables, et le seul moyen que le service marketing a trouvé pour le vendre était de coller "SEE THE EGYPTIAN GODS IN 3D!!!!!!!!!!!" sur le dos de la boite. Je ramenai donc ce bijou chez moi et entamai une partie, confiant de mon bon choix et sirotant tranquillement un Orangina.
J'abandonnai à la quatrième mission.
Moi!!? Celui qui a fini Duelists of the Roses, Devil May Cry 2 et essayé tous les jeux d'Action 52; le pourfendeur de jeux horribles sur tous supports confondus et imaginables; celui que les noms d'Amagon, Deadly Towers, et (presque) Hydlide ne font pas trembler mais plutôt sourire, abandonne face à un simple jeu à licence? Is this the end of lovable Igniz?
A force de jouer à des étrons vidéoludiques plus énormes les uns que les autres, je devenais de plus en plus blasé. Plus rien ne m'impressionnait et j'approchais n'importe quoi avec une confiance digne de Wu Fei avant son combat fatidique. J'avais perdu le frisson, l'indéniable froideur qui nou7s parcourt le dos quand on se rend compte qu'on a acheté une mega daube. Ce moment de solitude que l'on ressent en voyant un personnage mal modélisé se promener lamentablement sur le tube cathodique, cet instant où l'on se rend compte que l'on est finalement peu de choses. Cette minute où, baigné par l'aura du téléviseur, l'on transcende le monde du vivant pour devenir un simple observateur figé par l'horrible spectacle de la médiocrité humaine, incapable de détourner le regard. Oui, j'ai retrouvé tout cela en jouant à Falsebound Kingdom.
Dit sans autant d'éloquence, Konami a réussi le pari de faire un jeu qui met tous les autres jeux Yu-Gi-Oh au rang de superproduction digne de Metal Gear Solid. Félicitations, les gars.
Passons rapidement sur l'histoire, une bête intrigue plaçant Kaiba "looser" Seto et Yugi "faux gothique" Muto dans un monde virtuel crée pour les emprisonner. Pensez à la saga Noa mais en moins bien.
La première chose qui choque quand on y joue est la qualité des graphismes. Ils sont beaux, bien animés, et bien modélisés. On sent que la Nintendo 64 a été poussée à fond pour... quoi? C'est de la Cube? Vous voulez rire?
Graphiquement, FB est hideux. Les mondes sont des grandes étendues d'herbe mal texturée, avec par endroits des "forêts" que l'on discerne facilment car elles sont plus foncées. Génial, les développeurs ont passé l'exercice numéro 1 de "Mon premier mapping 3d". Les monstres sont eux pas trop mal faits, à peu près au niveau de leur incarnation sur PS2. Ils ont néanmoins qu'une seule animation! Le comble du ridicule est quand même l'animation de leur mort: y'en a pas! Ils disparaissent instantanément sans aucun effet, style RPG amateur mal programmé. Quand les caméras tournent autour à la FF lors des attaques, cela donne un spectacle assez grotesque digne des meilleures descriptions du Marquis de Sade.
En arrivant vers la carte, je me suis dit "Hmm... Il me semble reconnaître ce thème musical...". Et pour cause! Le morceau était DIRECTEMENT REPRIS de Duelists of the Roses! Wow bravo Konami, c'est de la paresse qui relève du disciple de Léonard. Le thème des boss est aussi "emprunté" au jeu précédent, et il est tout aussi nul maintenant qu'auparavent (note aux producteurs: quand on plagie sa propre musique, il faut essayer de prendre les meilleures, ou les moins pires dans ce cas.]
Dark Magician n'est ici qu'à cause d'une obligation contractuelle. Là, il tente tant bien que mal de pas crever face à un "Three Eyes Geedo" sulevelé.
Le côté "Stratégie" me fait hurler de rire à sa simple mention. Théoriquement, il faudrait composer une équipe de monstres compatibles qui peuvent s'entraider etc... Mais en pratique il suffit de prendre n'importe quelle unité avec des stats valable et la placer dans une case vide et voilààà! Les attributs de type sont là pour faire joli, les habilités sont quasiment inexistantes et les bonus de compatibilité sont inconséquents. WONDERFUL!
En plus, le jeu réussit à détruire un des concepts clés de Yu-Gi-Oh: celui de la puissance et de la collection des monstres. Ici, quand des monstres se battent ils peuvent faire du LEVEL UP et avoir des meilleurs stats! C'est totalement contraire à l'esprit Pokémonesque de collection de créatures car même si l'on trouve un monstre cool en chemin (ils apparaissent en de conditions obscures), il y a beaucoup de chances qu'il soie trop faible comparé à l'équipe du début du jeu, composée de monstres à chier mais qui ont des stats d'enfer à cause de ce level up. Voici un monde ou un Kuribo bien managé peut tenir tête à un Blue Eyes, provoquant une crise cardiaque chez tous les fans qui se respectent.
On peut prendre possession de villes, y placer des remparts et les défendre avec ses perso, mais ici aussi le système est laid comme Janet Reno. Imaginons qu'une ville soit assiégée par des unités ennemies. A cause du système des combats a répétitions, il est QUASIMENT IMPOSSIBLE de se servir de la carte entre deux attaques, car les menus n'arrêtent pas l'action et le contact d'un ennemi à la ville fait automatiquement basculer le jeu en mode battle.
Corrélaire 1: on doit détruire tout le monde à la suite avant de pouvoir bouger ne serait-ce qu'un sourcil.
Corrélaire 2: le perso placé en défense est donc INCHANGEABLE car on a que environ 2 secondes à soi entre 2 affrontements. Ce perso devra donc se taper tous les affrontements et va être 5 levels en dessus des autres à la fin de la torture mentale. Ah! Mais à cause de ceux-ci il aura des monstres à moitié morts donc c'est automatiquement "équilibré". Voilà un système qui donne envie de se planter des crayons dans les yeux.
Et quand c'est au tour du joueur d'envoyer ses troupes quelque part, il ferait mieux de préparer un livre à côté: ses unités sont aussi lentes que des escargots se baladant dans une mine de sel.
Je vois que je me suis déja assez étendu sur le sujet, et si vous avez pas encore réalisé que ce jeu est absolument horrible, vous MERITEZ de vous trouver face à son infamie. Néanmoins si vous aimez ce genre de RPG ou il n'y a qu'une seule attaque disponible pendant tout le jeu je vous recommande les activités suivantes:
- Remplir des formulaires administratifs en écoutant du Tino Rossi.
- Venir chez moi et tondre mon gazon.
- Lire "Battlefield Earth" en entier.
- Compter le nombre d'atomes composant une peluche de Kero-chan.
- Devenir level 120 à Runescape.
Quand vous serez champion dans ces disciplines, c'est bon, vous êtes prêts pour Falsebound Kingdom. Et je prierai pour le salut de votre âme.
Blue Eyes brings Victory, Red Eyes bring possibility. This game brings SLSJDPOSMSIDMSO