Bebe's Kids

 


Quand vous voyez ça, vous mourrez dans 7 jours sauf si vous copiez la ROM. Non attendez, vous mourrez quand même.

Jusqu'à présent, nous avons vu sur ce site différents types de daubes: D'abord, il y a des jeux comme "The 3D Gamemaker" ou "Blazing Skies". Ceux-là ont une principe de base pas trop mauvais, comme "si on faisait un programme pour que l'on puisse créer ses jeux en 3d?". C'est simplement dans leur exécution que ça foire, probablement dû à la décision d'employer une demi douzaine de babouins devant des claviers d'ordinateur à la place de game designers et des programmeurs. Bien sûr, ces jeux sont mauvais, mais au moins ils auront tenté quelque chose. C'est comme la tentative de suicide de Bush avec son pretzel: le résultat fut décevant mais on peut saluer l'initiative.
Ensuite, il y a les daubes totales. Celles-ci ont déja un concept de base de chiotte, et rien ni personne ne pouvait les sauver. J'veux dire, si vous êtes programmeur et que l'on vous confie un jeu sur Capitaine Planet, je sais pas si vous serez motivé à faire un joyau de jouabilité. Des merdes comme "Pretty Fighter", "Shaq Fu", et "Home Alone", ainsi que toutes les adaptations de films remplissent cette belle catégorie. Déja, là on peut crier au foutage de gueule: apparemment l'équipe responsable du jeu a abandonné dès le départ tout espoir...

Mais il existe une autre constellation de daubes: les Légendes. Généralement cités seulement à voix basse, ces jeux sont l'élite de la merde; la crème de la crème de l'horreur. Ce sont des jeux loupés de A à Z, et qui provoquent chez le joueur une douleur tellement intense que des années de thérapie ne peuvent l'effacer. Le chef de projet de ces jeux est Norg en personne , le game design a été confié à un clown alcoolique et masochiste, et la programmation a été effectuée par ces saloperies de diablotins dans Zelda sur GameCube. A chaque fois qu'un de ces jeux est produit, un ange meurt dans d'atroces souffrances (généralement en se cognant contre la vitre d'un building en pensant que y'avait rien, quels idiots ces anges).
Evidemment, des jeux pareils sont incroyablement rares. Comme pour les grands hits révolutionnaires, on en compte environ 1 par génération de console. Sur NES on aura eu "Action 52" (52 jeux tous plus pourris les un que les autres), sur N64 on aura eu "Superman 64" (bien qu'étant une adaptation de film), et sur Super Nintendo on a eu le sujet du test d'aujourd'hui: Bebe's Kids. Priez pour mon âme, car je m'en vais vous décortiquer cette monstruosité.

Bebe's Kids est à la base une adaptation d'un dessin animé long métrage parlant de gosses black qui foutent le boxon dans une fête foraine. Généralement, des jeux comme ça suivent une équation linéaire qui stipule que plus le film pue, plus le jeu sera à chier. Le fait que le film de Bebe's Kids soit affreux met déja en confiance. Mais même cela n'est rien en comparaison de la putréfaction avancée du jeu. Il aurait très bien pu s'appeller "Shakespeare's Hamlet" et il aurait quand même été l'un des pires jeux sur Terre.
En allumant ce machin, on constate d'abord que notre testament est bien rempli et qu'il ne manque plus qu'une signature. On voit aussi que ce bijou a été crée par "Motown Software", une boîte qui n'a pas survécu à la création de ce chef d'oeuvre. Après une page titre d'une laideur qui ferait fuir Quasimodo, le jeu s'ouvre sur une cinématique qui dure 2 secondes et qui ne veut rien dire (Capcom a dû s'inspirer de ce passage quand il a fait Devil May Cry 2).
Comme c'est un clône de Final Fight, on peut choisir entre les deux gosses "cool" du film. Bon, ils sont les deux incroyablement laids et se jouent de manière identique, mais c'est pas grave. Au moins, les programmeurs n'ont pas été assez compétents pour implémenter un mode deux joueurs. Ils doivent s'être rendu compte que personne de sain d'esprit ne ferait jouer un de ces amis à ce truc.
Soudain, le premier niveau commence et un pentacle Satanique apparaît en dessous du joueur:


Moche, affreux, laid, injouable. Et ce sont les points positifs du jeu.

Wah que c'est hideux. Les graphismes sont absolument pathétiques; on dirait des dessins bizarres placés dans un amalgame aussi harmonieux que la tête de Michael Jackson. L'animation n'est pas en reste, car elle saccade tout le temps, donnant l'impression que tous les personnages sont plus ou moins atteints d'un syndrôme pathologique avancé (ce qui doit être le cas de l'équipe responsable du jeu). Mais le pire, ça doit être la musique: non seulement elle est suffisemment mauvaise pour que l'allumage d'un Bontempi bas de gamme soit une symphonie en comparaison, mais en plus c'est une boucle de 5 secondes! Oui, vous m'avez bien entendu, cette musique dure à peine quelques secondes et elle se répétera encore et encore et encore jusqu'à ce que votre cerveau fonde et ne vous ressorte par les oreilles. Et encore, je suis très généreux quand je dis 5 secondes...
Bon, c'est pas tout, mais il faut vous parler du gameplay. La prise en main est simple: on comprend très rapidement que le personnage est aussi contrôlable qu'un camion 2 tonnes. Il est lent, répond en retard, et est animé d'une façon totalement risible (il marche comme un gorille!). Mais le vrai moment où l'on découvre toute la portée du jeu arrive quand on rencontre son premier ennemi. Des gardes de la foire ou des gars déguisés en mascottes rôdent dans le premier niveau, et il faut tous les tuer pour passer au prochain (enfin après avoir ingurgité une forte dose d'arsenic). Donc on arrive vers un méchant, et on frappe! *punch*.
Oups, il est pas mort, alors on continue! *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch*

C'est à ce moment que l'ennemi perd ses lunettes (si c'est un garde) ou son masque (si c'est une mascotte). Mais il n'est pas mort. On continue.

*punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch* *punch*

Victoire! L'ennemi est mort! Eh oui, dans Bebe's Kids, un simple ennemi peut vous prendre au moins 50 coups avant de rendre l'âme. Et ça, les amis, ce n'est que le début des réjouissances.


Moins douloureux que Bebe's Kids

Prenez votre courage à une main (l'autre dirigeant le pistoler vers votre tempe), faut qu'on avance dans ce premier niveau! Le niveau est incroyablement répétitif, dû à la super vitalité des ennemis. On passe des plombes sur chacun, avançant petit à petit et en regrettant de vivre. Soudain, la fin du niveau se fait proche, comme une lumière au bout du tunnel quand....

BUJUJU TIME OVER BACK TO BEGINNING!

Vous m'avez bien lu. Le temps imparti s'est écoulé et vous perdez une vie. J'ai pas de mots pour tenter de décrire cela: le jeu est fait pour que le premier niveau soit impossible à gagner. Wow. Je suis impressionné par cette prouesse de Motown Software, tellement impressionné que ça me donne envie de jeter ma SNES par la fenêtre, et d'aller assassiner des gens dans la rue au hasard. Square, Capcom et Nintendo devraient en prendre de la graine.
Bon, le premier niveau est impossible on arrête là? Malheureusement, je connais le moyen pour aller plus loin. En fait, les personnages effectuent un super coup quand on frappe en laissant L ou R appuyé. Toujours mal animé, ce coup est plus lent mais il peut tuer un ennemi en 3 coups (au lieu de 50, c'est cool!). Evidemment, le jeu ne donne AUCUNE information sur l'existance de ceux-ci, et cela rend les coups normaux totalement inutiles. C'est.. c'est magnifique! Euh.. non en fait c'est pire que de se peler la peau et de sauter dans un bain de sel, mais il faut bien que je positive, car on arrive au second niveau.

Le second niveau est différent, dans le sens que Ewoks est "différent" de Star Wars. Votre personnage se retrouve devant une étagère remplie de porcelaine. Un bébé se trouve sur le meuble, et il fait tomber divers objects précieux. Un gars se trouve en bas et tente de les rattraper. Voilà, y'a aucune autre indication. C'est donc l'heure de faire un QUIZZ!

Vous vous trouvez dans le niveau 2 de Bebe's Kids. Le bébé fait tout tomber par terre, et le monsieur essaye tant bien que mal de sauver la porcelaine. En tant que joueur éclairé (quoique un peu masochiste), vous essayez la tactique suivante:
A) OH NON MON DIEU FAITES ARRETER CELA
B) Vous essayez de récupérer les assiettes que le monsieur ne rattrape pas.
C) Vous essayez de gêner le monsieur pour que tout tombe par terre.
D) Vous essayez d'attraper le bébé fugueur en évitant les assiettes.
(réponse après l'image!)


Moins douloureux que Bebe's Kids

La bonne réponse est évidemment la réponse A.
Pour les fous furieux qui désireraient aller plus loin dans cette horreur, la réponse est évidente: c'est la.. euh... ah ben merde.. Ouaip, en fait elle se trouve pas dans le quizz! Pour gagner le niveau 2, il faut faire le truc le plus évident et le plus logique possible: frapper et casser les assiettes et les vases *avant* qu'ils ne touchent le sol et ne se cassent tous seuls. Parce que tout le monde sait qu'une assiette ça se casse *vraiment* que quand on frappe dessus, pas quand elle tombe par terre. Facile, surtout que y'a aucune indication de comment procéder! J'aimerais bien trouver le responsable de ce niveau et lui faire subir toutes sortes de tortures inhumaines... Quoique il aimerait encore ça, il a crée Bebe's Kids.

La bonne nouvelle, c'est qu'vous pouvez procéder au niveau suivant. La mauvaise, c'est que votre maison a brûlé, une voiture a écrasé votre chat, votre conjoint vous à quitté, vous avez perdu tout votre argent en bourse et vous venez de vous faire virer. Ne vous en faites pas, vous jouez à Bebe's Kids, tout le reste est super en comparaison. Le troisième niveau est assez insignifiant (oui, à l'image du jeu entier) car il n'est qu'une vulgaire reprise du premier avec des nouveaux ennemis. Je vous épargne la description histoire que ma sanité soit encore un peu préservée.
On arrive donc au quatrième niveau, qui lui représente l'anti-matière du "plaisir de jeu". Il se passe dans une maison hantée, qui ressemble à un labyrinthe. Les plus connaisseurs d'entre vous frémiront dès que je sussurerai "clône du dernier niveau du jeu du Roi Lion"; et pour cause. Yep, comme dans le Roi Lion, vous aurez une multitude de portes un peu partout dans la maison; mais un seul passage est "juste". Tous les autres vous ramèneront au début du putain de niveau! Et comme il est relativement long y'a de quoi s'arracher les cheveux jusqu'à ressembler à Kojak. Evidemment, y'a des ennemis stupides sur le chemin aussi...

Et c'est là que j'abandonne. J'ai beau être résistant en matière de daubes, je ne peux pas aller plus loin. Rien que ces 4 niveaux m'ont fait un mal fou que vous ne pouvez imaginer, tant ils étaient affreux. Si vous voulez voir la suite, prenez-vous le ROM quelque part, et préparez-vous à tout perdre dans votre vie.

Au fait, est-ce que j'ai mentionné que tous les ennemis sont assez forts, et que à chaque vie que vous perdez, vous recommencez au tout début du jeu? Non? Ben voilà, un nouveau point pour Motown Software.


Plus douloureux que Bebe's.. euh peut-être pas...

Bebe's Kids mérite amplement son titre de "légende de daubes". Tous les éléments ont été crées pour créer des convulsions chez le joueur. Voici donc un dernier conseil: restez loin, très loin de ce jeu. Il réveille en vous des sentiments cachés, une sorte de désespoir latent concernant la capacité de l'humanité de faire du bien. Depuis que j'ai essayé ce jeu, ma vie n'est qu'une succession d'évènements moroses dans une nuit éternelle qui n'aura de jour que si tous les responsables de cette atrocités sont amenés en justice et promptement exécutés. Bebe's Kids est plus dangereux qu'une bombe, plus pervers qu'une tentacule et plus dérangeant que "Cool Device". Courez, courez mes amis, et priez que jamais vous ne rencontrerez de chose semblable, car ce jeu est vraisemblablement un outil que Norg emploie pour posséder votre âme à jamais.





(en fait, je crois que même Norg a peur de Bebe's Kids...)

Retour chez Janus